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LA BUGATTI TYPE 35 FÊTE SES 100 ANS

Cette année les Classic Days célèbrent le centenaire de la mythique Bugatti 35,modèle emblématique de la marque qui a accumulé plus de 2 500 victoires en compétition ! Depuis sa sortie en 1924, la petite alsacienne a profondément marqué l’histoire du sport automobile, en incarnant parfaitement l’esprit de la marque Bugatti.

HISTOIRE DE BUGATTI

Ettore Bugatti, concepteur et pilote de course n’en est pas à son premier prototype lorsqu’il fonde la marque en 1909 à Molsheim en Alsace. La première Bugatti date en effet de 1899 ! L’entreprise est avant tout familiale et rassemble le clan Bugatti : avec son père Carlo Bugatti, son frère Rembrandt Bugatti, et ses fils Jean et Roland Bugatti. Si la marque est mise à l’arrêt pendant la Première Guerre Mondiale, elle revient en force après-guerre. Bugatti est devenu très rapidement synonyme d’excellence, d’innovation et de prestige dans le monde des voitures de course.

LA NAISSANCE DE LA BUGATTI TYPE 35

L’idée de la Bugatti Type 35 est née de la volonté d’Ettore Bugatti de concevoir une voiture de course qui puisse dominer les compétitions automobiles de son époque. Grâce à son expérience en tant que constructeur automobile et son désir de repousser les limites de l’ingénierie automobile, Bugatti a rassemblé une équipe talentueuse d’ingénieurs et de designers pour donner vie à ce projet ambitieux. En 1924, la Bugatti Type 35 fait une première entrée remarquée au Grand Prix de l’ACF à Lyon, et marque un tournant dans l’histoire de Bugatti.

Bien qu’elle soit biplace, du fait des règles strictes des Grands Prix nécessitant la présence d’un mécanicien à bord, elle suscite l’admiration grâce à son design d’une finesse et d’une élégance incomparables.

Son esthétique captive tous les regards, notamment grâce à ses célèbres roues en aluminium coulé intégrant le tambour de frein, une première sur une voiture de Grand Prix.

Son moteur huit cylindres atmosphérique de deux litres, permet d’atteindre des régimes dépassant les 6000 tr/min, une performance exceptionnelle pour son temps.

Ettore Bugatti savait parfaitement que les performances exceptionnelles ne résultaient pas uniquement de l’augmentation de la puissance, mais également de la réduction du poids du véhicule : la Bugatti type 35 n’affiche que 750 kg sur la balance.

La Type 35 connaît de nombreuses évolutions mécaniques, portant essentiellement sur son moteur à huit cylindres en ligne, donnant naissance à différentes versions : Type 35, 35A, 35C, 35T, 35B.

LA NAISSANCE DE LA BUGATTI TYPE 35 A

En 1925, la Bugatti Type 35A fait son entrée sous le nom de « Course Imitation 35 A ». Cette première variation de la Type 35, vendue à environ 130 exemplaires jusqu’en 1928, n’est pas conçue pour la compétition. Elle bénéficie d’une mécanique simplifiée et plus modérée, même si le châssis, les trains et la boîte de vitesses restent identiques. Associée à la même boite de vitesse mécanique à 4 rapports, la Type 35A parvient à une vitesse maximale estimée à 173 km/h.

LES TYPES 35C, 35T ET 35B

Contrairement à la Type 35A, les années qui suivent sont marquées par le développement de versions plus performantes, conçues pour répondre aux nouvelles réglementations des courses. C’est ainsi que voient le jour les Type 35C, 35T et 35B. En 1926, Ettore Bugatti charge son ami Félix Kortz d’améliorer la Type 35, dans l’objectif de décrocher une nouvelle victoire à la Targa Florio, une compétition qu’ils ont déjà remporté ensemble en 1909 avec la Type 10. Les modifications se concentrent principalement sur le moteur, avec une augmentation de la cylindrée à 2 262 cm³, tandis que le radiateur est élargi pour une meilleure efficacité. Résultat : la puissance atteint 105 ch à 5 500 tr/min, permettant d’atteindre une vitesse maximale d’environ 190 km/h. Le 5 avril avril 1926, trois Type 35 sont sur les marches du podium de la Targa Florio. En hommage à cette triple victoire, cette version de la Type 35 sera baptisée 35T.

La Bugatti Type 35T

Dévoilée en 1927, la Bugatti Type 35C est la plus performante des Type 35, grâce à l’ajout d’un compresseur qui porte sa puissance à 120ch avec un régime de 5500 tr/min.

La Bugatti Type 35C

Lancée également en 1927, la Type 35B est la dernière à porter ce numéro. Sa particularité est d’associer le compresseur Roots de la Type 35C au moteur 8 cylindres de 2 262 cm3 de la Type 35T. C’est la raison pour laquelle elle fut officiellement dénommée Type 35TC (« Targa Compressor »), avant de finalement conserver l’appellation 35B donnée par le bureau d’études de Bugatti. Disposant du moteur de la plus forte cylindrée, suralimenté de surcroît, la Type 35B est par conséquent la déclinaison la plus puissante du modèle : 140 ch atteints à 5 500 tr/min. Elle atteignait jusqu’à 215 km/h et passait de 0 à 100 km/h en environ sept secondes. Elle est l’un des véhicules d’avant-guerre à avoir le plus marqué son époque.

La Bugatti Type 35B

LE GRAND PRIX BUGATTI

A partir de 1928, et ce pendant trois années consécutives, Ettore Bugatti va profiter des installations du Circuit de la Sarthe mis en place pour les 24 Heures du Mans, pour organiser un Grand Prix Automobile, réservé aux monoplaces de sa marque exclusivement.

Le 24 juin 1928, 27 voitures participent à l’épreuve. Cette compétition sera tout naturellement baptisée Grand Prix Bugatti.

Ettore Bugatti lors du Grand Prix Bugatti au Mans en 1928.
Source BNF

Grand Prix Bugatti 1928.
Source BNF

Dubonnet, vainqueur du Grand Prix Bugatti en 1928.
Source BNF

Le vainqueur du Grand Prix Bugatti se voit offrir rien de moins qu’une T35 par Ettore Bugatti lui-même !

En 1928 la course se joue en 16 tours pour une distance de 276,192 km. Pour ses deux dernières éditions, la distance totale à parcourir passe à 409 puis à 490,8 km.

Les Classic Days renouent donc avec l’histoire en célébrant en 2024, sur le lieu même de ses Grands Prix, le centenaire de celle qui est considérée par beaucoup comme l’une des plus belles voitures de tous les temps.